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Alexandre Georges Fourdinois (1799-1871), cabinet à deux corps, XIXe
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ALEXANDRE GEORGES FOURDINOIS (Paris 1799 – 1871 Paris)
CABINET A DEUX CORPS ET QUATRE VANTAUX
D’INSPIRATION RENAISSANCE
Circa 1855
Chêne sculpté
Estampillé FOURDINOIS (au dos du meuble)
Porte les lettres SA entrelacé dans un cartouche
Provenance : Famille Salmon (dans le Nord)
H. 305 cm – L. 244 cm – P. 56 cm
ALEXANDRE GEORGES FOURDINOIS
1799 – 1871
CABINET A DEUX CORPS ET QUATRE VANTAUX
BIOGRAPHIE :
Le nom de Fourdinois est un des noms les plus important de l’ébénisterie parisienne du Second Empirc. Fourdinois père (Alexandre Georges), fonda sa maison en 1835 et devint l’un des plus importants sculpteurs fabricants de meuble du Second Empire, fournisseur attitré de l’impératrice Eugénie. Au début de sa carrière, et jusqu’en 1848, il travailla avec le sculpteur Fossey. Il obtint successivement une médaille d’argent aux Expositions nationales des produits de l’industrie de 1844 et de 1849, une grande médaille (council medal) à l’Exposition universelle de 1851 et la grande médaille d’honneur eu 1855. Le rapport du Jury de l’Exposition universelle de 1867 précisait que cette maison avait donné « en 1851 une véritable impulsion à l’ébénisterie d’art ». Son fils Henri-Auguste qui, formé par l’architecte Duban, avait débuté pendant deux ans comme dessinateur chez Morel, orfèvre à Londres, puis chez le bronzier Paillard, vint le rejoindre en 1860. L’Exposition universelle de Londres en 1862, consacra les talents du père par deux médailles de grande excellence de composition et d’exécution; et le grade d’officier dans l’ordre de la Légion d’Honneur. Peu après, si l’on en croit l’Almanach du Commerce de 1863, La fabrique de meubles Fourdinois diversifia davantage ses activités, ajoutant la tapisserie à l’ébénisterie et à la menuiserie, et pouvant exécuter des « ameublements complets, simples et riches ». Il faut sans doute voir dans cette extension le rôle d’Henri Fourdinois qui, grâce à ses talents de créateur, porta sa maison au pinacle à l’Exposition universelle de 1867, en obtenant le grand prix dans les classes 14 et 15, tandis que ses collaborateurs recevaient des médailles ou des mentions.
A côté d’une production courante de toutes sortes de meubles, des œuvres de grande qualité sortirent des ateliers Fourdinois. Ils créèrent en vue des expositions importantes, des meubles exceptionnels et reçurent de nombreuses commandes du Mobilier de la Couronne mais aussi d’une riche clientèle privée, tels que la princesse Mathilde, les banquiers Pereire et Ottinger, la Païva, les Rothschild, l’industriel parisien J.F. Cail ou encore des aristocrates épris du passé comme le comte de Saint – Laumer, le contre de Choler à Beauregard ou le vicomte de Boisgelin.
Plus que le style Louis XVI dont ils se sont souvent inspirés, la spécialité de La maison Fourdinois semble avoir été les meubles sculptés dans le goût de la Renaissance. C’est dans ce style que les Fourdinois, père et fils, ont crée leurs chefs d’œuvres. En 1851, le gouvernement anglais avait acheté à la fin de l’Exposition Universelle de Londres de nombreux objets qui devaient constituer au South Kensington Museum une illustration de ce qui se faisait de mieux à l’étranger dans le domaine des arts industriels, tant du point de vue purement technique que de celui de la création artistique. Cette politique fut poursuivie à l’Exposition de 1855.
C’est ainsi que Fourdinois dont la contribution avait déjà été particulièrement remarquée, se vit acheter deux meubles à deux-corps dans le style du XVIe siècle :
– un cabinet à deux corps et quatre vantaux, acheté eu 1851 à l’Exposition universelle de Londres par le South Kensington Museum (aujourd’hui Victoria and Albert Muséum) – voir reproduction dans les photos (la 1ère en noir et blanc).
– un cabinet à deux corps, acheté en 1855 à l’Exposition universelle de Paris par le South Kensington Muséum (aujourd’hui Victoria and Albert Museum) (Inv. 2692-1856) – voir reproduction dans les photos (la 2nde en noir et blanc).
Le meuble que nous présentons s’inscrit pleinement dans cette production d’exception. Il se présente comme un meuble à deux corps, ouvrant dans la partie supérieure à quatre vantaux sculptés. La partie centrale, plus élevée que sur les côtés, est surmontée par un cartouche aux lettres S.A entrelacées désignant les initiales du commanditaire (Salmon A ?). Le corps inférieur en légère saillie ouvre par quatre vantaux sculptés entre des cariatides. A la ceinture, trois tiroirs répondent à la division tripartite du meuble. Le plus remarquable en est le décor sculpté : l’ornementation fait appel au répertoire naturaliste et aux figures allégoriques inspirées de l’art de Jean Goujon, les cariatides, les entrelacs en faible relief sur les tiroirs et la corniche, les personnages en haut relief sur les médaillons qui ornent les vantaux contrastent avec le décor géométrique qui orne la partie basse. Notre meuble s’inspire de très près des armoires produites en Ile de France au XVIe siècle et se présente comme une des manifestations de ce goût pour la Renaissance qui s’imposait en France depuis le règne de Louis Philippe.
OEUVRES EN RELATIONS :
– Cabinet à deux corps et quatre vantaux, acheté en 1851 à l’Exposition universelle de Londres par le South Kensington Museum (aujourd’hui Victoria and Albert Museum)
– Cabinet à deux corps, acheté en 1855 à l’Exposition universelle de Paris par le South Kensington Museum (aujourd’hui Victoria and Albert Museum) (Inv. 2692-1856)
BIBLIOGRAPHIE :
– Denise Ledoux-Lebard, Le Mobilier Français du XIXe siècle, 1986, édition de l’amateur
– Catalogue de la vente aux enchères de la Maison Fourdinois, Paris, Hôtel Drouot, 1867.
– Olivier Gabet (Directeur du musée des Arts Décoratifs de Paris), la Maison Fourdinois : néo-styles et néo-renaissance dans les arts décoratifs en France dans la seconde moitié du XIXe siècle, thèse soutenue à l’Ecole de Chartes, promotion 2000.
– Olivier Gabet, French cabinet makers and England : The case of the Maison Fourdinois (1835-1885), APOLLO, Janvier 2002
– Dessins de Fourdinois à la bibliothèque Forney (Fol. 5581 – réserve) : Meubles Second Empire […] trophées, tables […], consoles, buffets, meubles bas : une variante de la partie basse (p.164) ; une variante de la partie haute (p.169)
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